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Tour de plaine Des pluies salvatrices pour les semis de céréales

© Jean-Michel Nossant

Si les implantations de blé et d’orge se déroulent plutôt bien, la récolte de maïs s’annonce étalée et décevante.

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Les pluies du weekend dernier auront été bénéfiques pour les implantations de céréales déjà réalisées, parfois dans le sec.

L’absence de précipitations a donné du fil à retordre pour les préparations de sol, notamment dans les zones argileuses, où les céréales ont été semées dans les mottes. Il y a parfois des manques à la levée, notamment dans le Centre. « Tout n’a pas été déchaumé après la récolte, si bien qu’il y avait des zones avec beaucoup de mottes où il a été difficile d’affiner la terre dans de bonnes conditions, confirme un opérateur dans les Pays de la Loire. Il a fallu passer plusieurs fois. » Dans ces sols motteux, l’efficacité des herbicides racinaires sera plus faible si les mottes dépassent 2-3 cm de diamètre et s’il n’y a pas d’humidité en surface. Et les limaces sont en embuscade.

Mais dans l’ensemble, là où il a suffisamment plu, les implantations se déroulent bien. Elles devaient débuter cette semaine dans le Poitou-Charentes et dans le Sud-Ouest après les pluies de la semaine dernière. Il n’y a pas de retard ou celui-ci est tout léger du fait des conditions sèches. « L’an passé, les semis ont été réalisés plus tôt et on a connu ensuite des problèmes de JNO (jaunisse nanisante de l’orge) ; donc, les préconisations cette année étaient de ne pas commencer avant le 25 octobre, » précise un technicien en Aquitaine.

Les semis sont, quant à eux, déjà bien entamées dans le Rhône-Alpes, le Centre, en Bretagne et dans le Nord-Est. Certains producteurs ont choisi de décaler leurs semis, pour gérer les résistances des adventices aux herbicides, ou tout simplement pour attendre la pluie.

Maïs en retard

En maïs grain, la collecte avance doucement. Elle devrait s’étaler jusqu’en décembre, du fait des dates de semis parfois tardives. Et malgré une bonne maturité et une bonne humidité, les producteurs préfèrent retarder la récolte, afin de réaliser des économies de frais de séchage. Tant que les prévisions météo n’annoncent pas de coup de vent ou de fortes pluies, ils laissent sécher au maximum les maïs au champ, notamment dans le contexte économique difficile.

Au 17 octobre, 20 % à 30 % étaient collectés en Bretagne, dans le Midi-Pyrénées, le Poitou-Charentes, en Champagne et en Alsace. La récolte démarrait dans le Centre, en Picardie et en Bourgogne.

Les rendements, quant à eux, s’annoncent décevants, souvent inférieurs à la moyenne quinquennale.

En Aquitaine et dans le Midi-Pyrénées, les rendements varient de 10 à 13 t/ha selon le type de sol en irrigué, et de 6 à 7 t/ha en sec. « On s’attend dans la région de Pau notamment à une perte de potentiel de plus de 15 %, » note un opérateur.

Dans le Poitou-Charentes, les premiers rendements en sec sont en baisse de l’ordre de 4,5 à 5 t/ha au lieu de 6,5 à 7 t/ha. En irrigué, les maïs ont bien sûr moins souffert de la sécheresse de juillet à la mi-septembre et atteignent 10,5 t/ha au lieu de 11 à 11,5 t/ha d’habitude.

En Bretagne, les rendements sont très hétérogènes et en baisse autour de 70 q/ha au lieu de plus de 80 habituellement. C’est décevant. « Entre la baisse des surfaces, la baisse des rendements et les achats des éleveurs en hausse, la collecte s’annonce en forte baisse », note un opérateur de la région.

Le rendement moyen attendu en Alsace devrait se situer juste sous la barre des 10 t/ha, soit 10 de moins que l’an passé.

En Champagne, les rendements annoncés tournent autour de 6-8 t/ha en sec (certains descendent même à 2,5-3 t/ha seulement) et 10-11 t/ha en irrigué. En Bourgogne, les rendements sont très en deçà de la normale : par exemple dans l’Yonne, ils ne dépassent pas 4 t/ha contre 7,5 t/ha habituellement.

I.E. et F.M.

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